EN PLEURS

 

Amour haine

C’est difficile à concevoir, mais la maltraitance envers un nourrisson est le plus souvent un acte commis par un parent épuisé, débordé, harassé, à l’encontre de celui qu’il aime plus que tout, mais qui cristallise toute sa fatigue, ses angoisses et son énervement. Oui, un bébé qui pleure sans répit peut user le plus aimant des adultes et lorsque le parent veut faire mieux, trop, assurer seul et rechigne à demander de l’aide, il peut se retrouver à bout de nerfs et finir par commettre l’acte irréparable, comme par exemple secouer son bébé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dévastateur

Cette action peut avoir des répercussions dramatiques pour l’enfant: 10 % décèdent et près de 50 % des bébés secoués restent handicapés à vie. Les autres peuvent présenter différentes blessures et lésions au cerveau. Pourquoi? Parce que le cou de l’enfant n’est pas assez musclé pour soutenir sa tête qui est très lourde et dans laquelle son cerveau bouge en suspension. Lorsqu’un bébé est secoué, sa tête balance d’avant en arrière avec violence et le cerveau vient frapper contre la boite crânienne comme un coup de fouet. Les vaisseaux sanguins autour du cerveau se déchirent, saignent et entrainent des lésions cérébrales. À noter que le jeu qui consiste à lancer son bébé en l’air peut aussi entrainer des lésions et des blessures de ce type.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est de la maltraitance

Même si cet acte n’a été réalisé qu’une fois et qu’il peut être le résultat d’une perte de contrôle d’un parent, pourtant aimant, il s’agit bien de la maltraitance et il est important de la prévenir. L’ONE et les équipes de SOS enfants travaillent à cette prévention, en écoutant et accompagnant les parents. La première chose à se rappeler, c’est que le parent parfait n’existe pas (et l’enfant parfait non plus). Il faut du temps pour se comprendre, pour s’accommoder, pour fonctionner ensemble. Cela demande au parent patience et confiance en lui, or, et particulièrement après une naissance, beaucoup de choses peuvent fragiliser un / des parents et la fatigue n’est pas la dernière.

Dr. Patrick SCHLESSER, Pédiatre urgentiste et SOS Familles (ou SOS Enfants). CHC – Clinique de l’Espérance
Qu’est-ce qu’on appelle un bébé secoué et quels sont les risques que cela entraîne?
Dr. Patrick SCHLESSER, Pédiatre urgentiste et SOS Familles (ou SOS Enfants). CHC – Clinique de l’Espérance
Que faire lorsque l’on a commis l’impensable et que l’on a secoué son bébé?
Sophie LACHAUSSEE, Psychologue équipe SOS enfant CHC Montegnée
Est-ce que secouer un bébé, c’est de la maltraitance?
Sophie LACHAUSSEE, Psychologue équipe SOS enfant CHC Montegnée
Qu’est-ce qui peut pousser un parent à secouer son bébé?
Sophie LACHAUSSEE, Psychologue équipe SOS enfant CHC Montegnée
Comment prévenir le risque de commetre l’irréparable?
PRÉVENIR
Le cou d'un bébé n’est pas assez musclé pour soutenir sa tête qui est très lourde et dans laquelle son cerveau bouge en suspension. Lorsqu’il est secoué, sa tête balance d’avant en arrière avec violence et son cerveau vient frapper contre la boite crânienne comme un coup de fouet. Les vaisseaux sanguins autour du cerveau se déchirent, saignent et entrainent des lésions cérébrales. À noter que le jeu qui consiste à lancer son bébé en l’air peut aussi entrainer des lésions et des blessures de ce type.
À L'ÉCOUTE

 

S.O.S. ENFANTS?

Les équipes S.O.S. enfants sont agréées et subventionnées par L’ONE et composées de médecins, psychologues, assistants sociaux et juristes qui travaillent en équipe avec les familles pour les aider. Elles rencontrent, entre autres, régulièrement des parents en grande difficulté dans l’exercice de leur parentalité, que ce soit de manière passagère ou chronique. Leur premier geste est d’offrir une écoute à ces familles, pour essayer de comprendre ce qu’elles vivent, réfléchir à des solutions et les accompagner avant ou après un problème. Les services de ces équipes sont gratuits. Il en existe 14 en Fédération Wallonie-Bruxelles. On trouve leurs coordonnées sur le site de l’ONE.

Que vous soyez un parent sur le point de craquer (ou qui est déjà passé à l’acte) un enfant victime de maltraitance, un professionnel ou que vous constatiez un risque pour une famille, n’hésitez pas à les contacter. Les équipes S.O.S. enfants ne travaillent pas sur base d’informations anonymes. Leurs interventions ne sont pas limitées aux bébés secoués, mais à tout type de (suspicions de) maltraitance!

 

Mais pourquoi il ne s’arrête pas?

La seule façon pour un nouveau-né d’exprimer ses besoins c’est de pleurer et crier: faim, froid, fatigue, inconfort, insécurité, besoin d’un câlin, douleurs… Comment réagiriez-vous si vous n’aviez que cette unique palette pour exprimer toutes vos émotions et qu’en face de vous personne ne vous comprenait? Lorsqu’on a, sans succès, fait le tour de toutes les possibilités pour tenter de répondre aux besoins de l’enfant qui pleure, pourquoi ne pas essayer d’aller le promener ou de le masser? Une promenade permet aussi au parent de changer d’air. Si cela se reproduit, il faut en parler à son médecin: l’enfant peut avoir mal et exprimer sa douleur par ce biais. Dans tous les cas, se rappeler que ça n’a rien de personnel: il ne fait pas de caprice, il ne le fait pas exprès et il ne pleure ni contre vous ni à cause de vous !

 

 

 

Borderline

Si on sent poindre le craquage, ne pas hésiter à sortir de la pièce pour retrouver son calme, faire une pause et se rappeler que cela n’a rien de personnel. Enfin, ne jamais hésiter à d’abord à dire son exaspération : il n’y a aucune honte à avoir: de nombreux bons parents expriment parfois leur raz- le-bol, leur épuisement… ça soulage: non seulement on a le droit d’être fatigué, mais on a aussi le droit de le dire! Ça ne sous-entend pas que l’on n’aime pas son enfant ! Enfin, demander de l’aide! Conjoint, voisin, amie, famille, service d’écoute téléphonique, TMS de l’ONE, sage-femme, équipe S.O.S. enfant, médecin traitant… Ce n’est pas un échec que de reconnaître ses limites!

 

 

 

 

S’aérer

On ne peut pas prendre soin d’un tout petit si on est dans le même état de stress et de fatigue que lui, d’autant que les enfants sont des éponges! Parfois, au moment de la crise, mais aussi quand tout va bien, confier l’enfant quelques heures à quelqu’un peut aider le parent à reprendre son sang-froid, à recharger ses batteries… Il y a les proches, bien sûr, mais aussi une halte accueil, un baby-sitter… Demandez conseil à votre Travailleur Médico Social: il vous guidera vers les personnes et les services ressources. Elle vous proposera certainement aussi de fréquenter des lieux pour sortir de votre isolement, partager votre expérience avec d’autres parents et réaliser que vous n’êtes pas une exception : cela déculpabilise et aide énormément! Gardez à l’esprit ces deux conseils : ne pas rester seul et demander de l’aide, c’est être responsable et c’est le b.a. Ba de la parentalité.

 

Christine MONVILLE, Coordinatrice équipe SOS enfant CHC Montegnée
Nous présente le travail des équipes SOS enfant, notament dans le cadre des situations de bébé secoué.

 

 

 

 

Caroline DENOEL, TMS ONE
Comment les TMS travaillent-ils en amont pour prévenir les risques de bébé secoué?
Christine MONVILLE, Coordinatrice équipe SOS enfant CHC Montegnée
Comment, pourquoi contacter une équipe SOS enfant et comment intervient-elle?
Caroline DENOEL, TMS ONE
Vers qui les parents en difficulté ou solitaires peuvent-ils se tourner?
Angela DUMONT, Maman
Nous explique pourquoi en tant que parent c’est important de demander de l’aide.

 

S'AÉRER
La seule façon pour un nouveau-né d’exprimer ses besoins c’est de pleurer et crier: faim, froid, fatigue, inconfort, insécurité, besoin d’un câlin, douleurs… Lorsqu’on a, sans succès, fait le tour de toutes les possibilités pour tenter de répondre aux besoins de l’enfant qui pleure, pourquoi ne pas essayer d’aller le promener ou de le masser?
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Documentation sur le sujet