OBSERVATIONS
En milieu d’accueil?

Observer plus que surveiller

Lorsque l’on confie son enfant à un milieu d’accueil, on sait qu’il y sera respecté, écouté, observé avec bienveillance dans le but d’assurer sa sécurité et son meilleur développement. Dans cet esprit, les accueillants pratiquent l’observation. Un regard qui va au-delà de la vigilance. Une attention, portée dès la familiarisation, qui s’enrichit au fil du temps et qui suppose que l’accueillant accorde à l’enfant une présence attentive et une disponibilité à ses émotions.

Regard constructeur

L’observation permet de bien connaître l’enfant et de le soutenir dans son développement en le valorisant, en organisant des conditions lui permettant d’explorer ses compétences… Les enfants cherchent d’ailleurs souvent l’approbation de l’adulte lorsqu’ils expérimentent ou jouent… Se sentir observé, regardé, pris en compte est constructeur pour eux ; ils se sentent reconnus et rassurés par cette reconnaissance.

Un soin à l’enfant

Les informations recueillies le sont à l’usage des parents, mais aussi de l’équipe du milieu d’accueil. L’accueillant apprend à bien connaître l’enfant pour répondre au mieux à ses besoins. L’échange d’information avec les parents crée une relation de confiance qui rassure l’enfant, car on le sait il se développe au travers des liens qu’il tisse ou que tissent les autres autour et à propos de lui. Le partage de ces informations en équipe permet aux professionnels d’ajuster leurs pratiques d’équipe et de penser leur projet pour l’enfant. Voilà pourquoi on peut dire de l’observation qu’elle est véritablement un soin porté à l’enfant individu, mais aussi membre d’un groupe.

Observer, mais quoi ?

Ce qui est observé, c’est non seulement le développement psycho moteur mais aussi la richesse des interactions entre enfants, la manière dont l’enfant exprime ses goûts, ses affinités, s’exprime et progresse de jour. L’enjeu est de pouvoir connaitre finement l’enfant pour le porter dans sa tête et échanger avec les parents sur les découvertes et les habitudes de l’enfant dans le milieu d’accueil.

Professionnels

Il est important que cette connaissance fine de l’enfant soit partagée afin qu’un relais puisse être fait si l’accueillante de référence de l’enfant devait s’absenter. Cette connaissance fait l’objet d’un travail écrit du professionnel accessible au quotidien par ses collègues : cela peut passer par une feuille de route quotidienne où les professionnels consignent sous forme de codes couleur ou de pictogrammes les périodes d’activité, de repos et les temps de soins (repas, change, jeux, sommeil). Chaque milieu d’accueil /professionnel met au point son média. Les temps d’échanges entre pairs autour de cet outil commun de recueil d’information sont indispensables pour l’ajustement à chaque enfant au quotidien. Ces échanges permettent aussi de constituer des documents utiles aux personnes qui prendraient le relais auprès de l’enfant en cas de maladie ou d’écartement…

Parents et enfants

Un carnet personnel de l’enfant où les informations s’échangent entre professionnels et familles via des textes personnalisés et parfois des photos peut être créé, c’est un souvenir très apprécié de la famille quand l’enfant quitte le milieu d’accueil. Enfin, les professionnels peuvent documenter la vie quotidienne du milieu d’accueil et l’afficher pour illustrer leur projet d’accueil et les découvertes des enfants. Cette documentation ne se réalise pas seulement lors des grands évènements du milieu d’accueil (fête ou activité spéciale), mais bien au quotidien. Les enfants plus âgés apprécient l’accès à ce matériel qui retrace leurs découvertes, leur vie dans le milieu d’accueil.

Et si ça pose question ?

La mission des professionnels de l’enfance n’est pas de poser un diagnostic, mais bien d’être au plus près des besoins de l’enfant, parfois certaines observations posent question sur le développement moteur ou psycho-affectif d’un enfant. Il est bon de savoir que parfois le simple fait d’échanger à propos d’un enfant en équipe et avec les parents et d’adapter l’attitude générale envers l’enfant peut aider celui-ci à dépasser une difficulté, par exemple. Cela demande aux professionnelles beaucoup de tact et de finesse pour échanger leurs observations avec les parents dans une perspective de coéducation. L’enjeu est de construire un partenariat avec la famille de l’enfant pour qu’il soit bien accueilli ! Éthiquement, le professionnel ne peut en aucun cas prendre de dispositions à la place des parents. Il peut échanger avec eux, mais il n’a pas la responsabilité du suivi de l’enfant. Le professionnel avec l’accord des parents, pourra en discuter avec le médecin de la consultation s’il y a lieu.