UN PETIT GRAND

Un défi pour la santé publique

En 2012, dans le monde, près de 40 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient soit en surpoids soit obèses et on estime que 70 millions de jeunes enfants et de nourrissons pourraient être touchés par le surpoids d’ici 2025. Or un enfant en surpoids ou obèse augmente ses risques de devenir un adulte obèse et l’obésité est un de premier facteur de décès au niveau mondial. Elle tue environ 3, 4 millions d’adultes par an. En outre, cette maladie entraîne d’autres pathologies : diabète, cardiopathie, cancer et incapacités physiques – voire « sociales ».  Pourtant  « l’épidémie » d’obésité est évitable.

Surpoids et obésité : des chiffres et des courbes   

On définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisses corporelles entraînant des risques pour la santé. Pour mesurer l’état de surpoids ou d’obésité, on utilise l’indice de masse corporelle (IMC ou en anglais BMI.) Cet indice est le résultat d’un calcul qui divise le poids par la taille, élevée au carré et exprimé en kg/m2.

Chez un adulte, pour un IMC égal ou supérieur à 25, on parle de surpoids. Pour un IMC égal ou supérieur à 30, on parle d’obésité. Un IMC normal est compris entre 18,5 et 24,9. Chez l’enfant, l’indice de masse corporelle (masse grasse ou IMC) est reporté sur des courbes qui permettent de vérifier la bonne évolution de cet indice afin qu’il ne dépasse pas à 18 ans les valeurs limites de l’adulte. Ces courbes, comme celles du poids et de la taille, sont reprises dans le carnet de l’enfant. Cet IMC varie en fonction de l’âge et du sexe de l’enfant. Par exemple, un enfant qui mesure 1,04 m et pèse 15kg aura un IMC de 13,8. La pesée et la mesure de la taille en consultation ONE sont un moyen de vérifier que l’enfant reste bien « dans la norme.

Des risques aussi à court terme

Si l’enfant obèse ou en surpoids court d’avantage de risques de devenir obèse adulte et de développer les pathologies liées à l’excès de poids, l’obésité présente aussi des risques à court terme pour la santé de l’enfant. Difficultés respiratoires, problèmes orthopédiques, hypertension artérielle, apparition de facteurs précurseurs de maladie cardiovasculaire ou encore des  problèmes psychologiques. Car cet état physique a des effets associés : moins en forme, l’enfant bouge moins facilement et s’intègre donc plus difficilement. Sans parler des phénomènes de rejet voire de harcèlement. On stigmatise en effet souvent les personnes en surpoids. Un enfant obèse ou en surpoids peut, tout comme un adulte, souffrir de malaise social, de difficultés d’intégration voire de dépression.

On peut trouver son enfant trop gros, trop mince, trop petit, trop grand ou juste parfait…

Il n’y a pas de normalité absolue, d’autant que les enfants se développent tous à des rythmes différents, mais il existe des courbes de corpulence qui donnent une idée d’une fourchette dans la norme. La pesée et la mesure de la taille des enfants en consultation permettent de vérifier s’ils restent bien dans ces courbes. Ces informations sont notées dans le carnet de l’enfant, elles servent de référence et tout « changement de couloir , » prise ou perte de poids hors norme, éveille l’attention de l’équipe de la consultation.

Quelques règles de diététique

Elles sont souvent connues…mais pas toujours faciles à appliquer ! L’eau est bien entendu la meilleure boisson. Une orange est meilleure pour la santé qu’un jus d’orange qui ne doit pas, lui, être assimilé à un fruit, mais bien à du sucre!.

La plupart des obésités sont dues à un trop grand apport énergétique alimentaire associé à trop peu de dépenses physiques. Il est recommandé d’éviter les boissons sucrées, les fritures, les grignotages entre les repas et de proposer plutôt des menus variés, riches en légumes, céréales, légumineuses et en fruit…

La convivialité et le plaisir au rendez-vous

Une règle d’or : associer le repas et l’alimentation saine au plaisir et au partage…C’est le parent qui organise le repas,  choisi le menu, le lieu où il se prend… mais ce qui ne veut pas dire qu’il détermine les quantités. L’appétit de l’enfant fluctue et il est bon que l’enfant apprenne à reconnaître et à écouter les signaux de satiété. N’hésitez pas à leur faire goûter des légumes et leur proposer plusieurs fois sous plusieurs formes. Ne pas proposer un dessert ou un yaourt à un enfant qui n’a pas mangé parce qu’on pense qu’il n’a eu assez : à cet âge, on ne se laisse pas mourir de faim !

Bouger !

L’activité physique est primordiale dans la lutte contre le surpoids. Par activité physique, on entend, jouer dehors, pratiquer un sport, se déplacer, pratiquer des activités récréatives, bref, bouger ! On estime que les enfants doivent « se remuer » au moins 60 minutes par jour, pas nécessairement en une fois, mais dans un rythme allant de modéré à soutenu afin de développer leur endurance cardio-respiratoire et un bon état musculaire osseux et métabolique. Toute heure passée devant la télé est une heure à risque puisqu’en plus de ne pas bouger, l’enfant grignote le plus souvent et augmente encore ainsi l’apport énergétique.

Prof. Marie-Christine LEBRETHON, Endocrinologue pédiatre, CHU Notre Dame des Bruyères à Liège.
Qu’est-ce que l’obésité ?

 

 

 

Dr.Marylène DELHAXHE, Conseillère pédiatre ONE.
Quels sont les facteurs de risque de l’obésité ?

 

 

 

 

Prof. Marie-Christine LEBRETHON, Endocrinologue pédiatre, CHU Notre Dame des Bruyères à Liège.
Le poids de naissance joue t’il un rôle dans le risque d’obésité ?

 

 

 

 

Prof. Marie-Christine LEBRETHON, Endocrinologue pédiatre, CHU Notre Dame des Bruyères à Liège.
L’obésité menace aussi la santé de l’enfant.
Maîtriser son poids ?
On peut trouver son enfant trop gros, trop mince, trop petit, trop grand ou juste parfait…

Il n’y a pas de normalité absolue, d’autant que les enfants se développent tous à des rythmes différents, mais il existe des courbes poids taille qui donnent une idée d’une fourchette dans la norme. La pesée et le mesurage des enfants en consultation permettent de vérifier qu’ils restent bien dans ces courbes. Ces informations sont notées dans le carnet de l’enfant, elles servent de référence et tout « changement de couloir », prise ou perte de poids hors norme, éveille l’attention du médecin de la consultation.

 

Le poids et la masse grasse chez l’enfant évoluent au fil du temps, un bébé potelé n’est pas nécessairement en surpoids… En moyenne, la masse grasse augmente la première année de vie puis va progressivement diminuer entre 1 et 6 ans. En général, on constate une remontée de la courbe d’IMC vers l’âge de 6 ans : elle est normale, on l’appelle le rebond d’adiposité. Mais parfois, ce rebond a lieu plus jeune. Plus ce rebond est précoce, plus l’enfant présente des risques de devenir obèse.
GRANDIR EN SECURITÉ

Une affaire de famille

Les habitudes alimentaires et culturelles familiales jouent un rôle dans la prévention de l’obésité. Dans certaines cultures, on continue de penser qu’un gros bébé est un bébé en bonne santé ; dans d’autres familles, on exige de l’enfant qu’il termine son assiette même s’il n’a plus faim et on le récompense en plus avec un dessert… Enfin, l’heure des repas, le temps passé devant la télé, les horaires de sommeil, le manque de variété dans les menus sont autant de facteurs qui mènent au surpoids. La prise en charge d’un enfant menacé ou déjà atteint d’obésité ne peut donc se faire qu’avec l’assentiment et la collaboration de la famille, mais sans jugement ni mise en cause. Il est en effet difficile pour les parents de mener ce combat dans une société ou les enfants sont sans cesse soumis aux tentations et exposés à la publicité. Comment vaincre l’addiction au sucre quand même l’école favorise la prise d’un « 10 heures », collation parfois inutile et propose dans ses locaux des distributeurs de soda. Dans sa mission de soutien à la parentalité, l’ONE accompagne les familles pour prévenir l’obésité ou aider l’enfant à retrouver un poids sans danger pour sa santé

Un combat à l’échelle mondiale

Longtemps considérée comme une maladie des pays riches et industrialisés, l’obésité touche aujourd’hui également des pays émergents et en voie de développement. Voilà pourquoi L’OMS a approuvé dés 2004, un « plan de stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé » et a mis sur pied cette année (2014) une commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant. Il est admis que la prévention constitue le meilleur moyen de freiner l’obésité. Pour enrayer ce fléau, il faut un engagement à plusieurs niveaux : individuel et familial, évidemment, mais aussi et surtout sociétal : gouvernements, société civile, secteurs privés sont amenés a faire en sorte de créer des environnements sains et propices à l’exercice physique, mais aussi à faire en sorte que des options alimentaires plus saines et abordables soient proposées. Car les enfants et les adolescents ne sont, la plupart du temps, pas responsables du contenu de leur assiette, mais surtout ils ne sont pas totalement conscients des conséquences à long terme d’une alimentation déséquilibrée ou d’une trop grande sédentarité.

Source : http://www.who.int/dietphysicalactivity/childhood/fr/

 

Dr.Marylène DELHAXHE, Conseillère pédiatre ONE. 
Comment prévenir l’obésité infantile ?
Amal ALAOUI, Diététicienne pédiatrique ONE. 
Qu’est-ce que c’est « bien manger ? »
Marie-Christine DE TERWANGNE, Référente éducation santé ONE. 
Comment l’ONE s’engage-t-il auprès des familles dans la lutte contre l’excès de poids et l’obésité chez l’enfant ? »
DES RÈGLES BIEN CLAIRES
On a beau le répéter, fruits et légumes 5 fois par jour restent une exception alors qu’ils devraient être la règle… L’eau est la meilleure boisson et une orange est meilleure pour la santé qu’un jus d’orange qui ne doit pas, lui, être assimilé à un fruit, mais bien à du sucre! Les règles de diététique sont connues, mais pas toujours faciles à appliquer. Pourtant, il n’y a pas de secret, la plupart des obésités sont dues à un trop grand apport énergétique alimentaire associé à trop peu de dépenses physiques. La famille doit s’impliquer au quotidien, en évitant boissons sucrées, aliments gras, grignotages entre les repas et en proposant des menus variés, riches en légumes, céréales, légumineuses et en fruit… La meilleure façon de procéder étant de partager le repas des enfants et de garder la main sur leur alimentation. Cela ne signifie pas les obliger à tout manger. L’appétit fluctue et il est bon que l’enfant apprenne à reconnaître et à écouter les signaux de satiété. Mais bien leur faire goûter des légumes et leur proposer plusieurs fois sous plusieurs formes. Ne pas proposer un dessert ou un yaourt à un enfant qui n’a pas mangé parce qu’on pense qu’il n’a eu assez : à cet âge, on ne se laisse pas mourir de faim ! Et enfin, associer le repas et l’alimentation saine au plaisir et au partage.

 

L’activité physique est primordiale dans la lutte contre le surpoids. Par activité physique, on entend, jouer dehors, pratiquer un sport, se déplacer, pratiquer des activités récréatives, bref, bouger ! On estime que les enfants doivent « se remuer » au moins 60 minutes par jour, pas nécessairement en une fois, mais dans un rythme allant de modéré à soutenu afin de développer leur endurance cardio-respiratoire et un bon état musculaire osseux et métabolique. Toute heure passée devant la télé est une heure à risque puisqu’en plus de ne pas bouger, l’enfant grignote le plus souvent et augmente encore ainsi l’apport énergétique.
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Documentation sur le sujet