DÉVELOPPEMENT
Apprendre par l’erreur?

Se tromper pour apprendre

Apprendre n’est pas un processus linéaire. Cela passe par de nombreux essais, tâtonnements… mais aussi des erreurs. Plutôt que de les sanctionner, la pédagogie par l’erreur les considère comme une source d’apprentissage. Car reconnaître une erreur, en chercher la raison et la solution permet aux enfants de mieux comprendre. De plus, en se confrontant à des défis, des difficultés à leur mesure, ils apprennent à se concentrer et à se dépasser. Se tromper est donc non seulement normal mais indispensable pour apprendre!

Développer ses capacités

L’intelligence et les capacités se développent au fur et à mesure de notre pratique mais aussi de nos erreurs. Ce sont elles qui nous permettent de réessayer avec une meilleure méthode, jusqu’à ce que nous trouvions la solution. Le cerveau a besoin des erreurs pour apprendre et progresser, c’est ainsi qu’il se développe. Mais pour qu’un enfant puisse apprendre de ses erreurs, il faut évidemment lui permettre d’en commettre  sans que cela n’ait de conséquence négative. Il importe que les adultes qui l’entourent soient bienveillants avec lui afin que l’erreur le stimule plutôt qu’elle ne l’inhibe. 

Accepter l’erreur

Le droit à l’erreur permet aux enfants d’apprendre et de se responsabiliser. Mais aussi de gagner en confiance et en estime de soi. En tant que parents, nous devons encourager nos enfants et les inciter à faire des essais, leur dire que c’est normal de ne pas y arriver du premier coup mais que le plus important est d’avoir essayé… et les féliciter! Une fois l’erreur acceptée, il importe de la résoudre ensemble. Bien sûr, nous pouvons laisser notre enfant essayer seul encore et encore. Mais cela risque de le décourager et de lui ôter toute envie d’essayer à nouveau.

Analyser les causes de l’erreur

Il existe plusieurs sortes d’erreurs: erreurs de distraction, erreurs systématiques, idées fausses… En déterminer la cause permet de pouvoir les corriger et progresser. Il ne suffit pas qu’un élève sache qu’il a commis une erreur ; il doit également savoir où elle se trouve et pourquoi il l’a commise.  Reconnaître et comprendre la raison de son erreur lui permettra de parvenir à une meilleure compréhension et une méthode de réflexion plus élaborée que la simple mémorisation de la réponse. Cette analyse est le meilleur moyen de changer les schémas de pensée, d’empêcher les élèves de refaire les mêmes erreurs et de les aider à contrôler davantage leur processus d’apprentissage.

Erreur ou faute?

Selon le dictionnaire, une faute (du latin «fallere», tromper, manquer), est un manquement à une règle, une loi ou un principe censé être connu (c’est d’ailleurs un terme que l’on utilise souvent dans le domaine juridique car « nul n’est censé ignorer la loi ». La faute serait donc volontaire et mériterait dès lors d’être sanctionnée. Par contre, une erreur (du latin «error», qui signifie «action d’errer çà et là») est une méprise, un défaut de jugement ou d’appréciation. Elle est involontaire et due le plus souvent à l’ignorance. Associée à l’essai, elle fait partie du processus d’apprentissage et n’a aucune connotation négative.