PAS TOUJOURS SÛRS

Comprendre pour mieux surfer

Internet fait partie intégrante de la vie des adolescents d’aujourd’hui: réseaux sociaux, jeux en ligne, vidéos, forums, recherches pour les devoirs, échanges entre amis… Pour eux, c’est une évidence, un espace naturel, un prolongement du monde réel. Mais comme dans la vraie vie, la toile n’est pas sans danger. Mauvaises rencontres, hameçonnage, fausses informations, vol de données, cyberharcèlement… Les pièges sont nombreux. Avant de cliquer, de s’inscrire ou de partager, il faut apprendre à repérer les signaux de sécurité. Et ce n’est pas si compliqué! Regarder l’adresse du site(URL): un site sécurisé commence par https:// (le s signifie «secure»). On voit souvent un petit cadenas fermé dans la barre d’adresse du navigateur. C’est un bon signe. Vérifier le nom du site: attention aux adresses étranges, aux fautes d’orthographe ou aux imitations de sites connus. Ce sont souvent des pièges appelés sites frauduleux. Et se méfier des promesses trop belles pour être vraies ou des demandes de coordonnées bancaires sur des sites douteux.

 

 

 

Des outils à la rescousse

Bonne nouvelle: il existe des outils simples et efficaces qui permettent de protéger ses données et sa vie privée. À commencer par les mots de passe complexes, qui comprennent une variation de lettres, majuscules, chiffres et caractères spéciaux. Plutôt que d’essayer de les retenir ou de les réutiliser, les gestionnaires de mots de passe (comme KeePass ou Bitwarden) créent et stockent des mots de passe forts et uniques. Ensuite les paramètres de confidentialité: les réseaux sociaux (Instagram, TikTok, Snapchat, Facebook…) proposent des réglages pour limiter qui peut voir les publications, envoyer des messages ou commenter. Il faut encourager les ados à les explorer et à les ajuster régulièrement, à désactiver la géolocalisation, limiter la visibilité de leurs publications et décider de qui peut les contacter. Les navigateurs respectueux de la vie privée comme Firefox ou Brave bloquent les traqueurs publicitaires et les cookies indésirables. Les bloqueurs de publicités comme uBlock Origin évitent les pop-ups et protègent contre certains malwares. L’authentification à deux facteurs (2FA) est une option de sécurité supplémentaire qui demande une deuxième preuve d’identité (code reçu par SMS, appli comme Google Authenticator) avant de se connecter à un compte. Les VPN (Virtual Private Network) protègent les données personnelles lorsqu’on est connecté à un Wi-Fi public. Installer un antivirus fiable protège les appareils contre les logiciels malveillants. Enfin, pour les plus jeunes utilisateurs, le contrôle parentallimite l’accès à certains contenus sensibles. L’enjeu n’est pas de tout verrouiller, mais d’apprendre à garder le contrôle. Car sur internet, ce qu’on partage… reste souvent.

 

 

Éducation numérique

On parle beaucoup d’éducation sexuelle, financière ou civique. Mais aujourd’hui, l’éducation numérique est tout aussi indispensable. Être à l’aise avec la technologie ne signifie pas savoir l’utiliser de manière éclairée. L’éducation numérique, c’est apprendre à distinguer l’information fiable de la fake news, reconnaître les cyberdépendances (réseaux, jeux…), gérer son e-réputation, respecter les autres en ligne, développer un esprit critique, savoir demander de l’aide face au harcèlement, à l’intimidation ou à l’exposition involontaire. Dans les écoles, certaines initiatives existent déjà: cours sur les réseaux sociaux, ateliers de sensibilisation, interventions de cyberprévention. Mais c’est souvent à la maison que se construisent les premiers réflexes. Poser des questions, regarder ensemble une vidéo, discuter d’un incident en ligne… Chaque moment peut devenir un petit cours de cybersécurité. L’éducation numérique c’est une éducation à l’autonomie, à la liberté… avec des garde-fous.

 

 

Stéphane GOBILLON, Délégué à la protection des données – ONE
Comment un adolescent peut-il savoir si un site est sécurisé avant de l’utiliser?

 

 

Stéphane GOBILLON, Délégué à la protection des données – ONE
Quels outils les adolescents peuvent-ils utiliser pour surveiller et protéger leur vie privée en ligne?

 

ÉDUQUER AU NUMÉRIQUE
L’éducation numérique, c’est une éducation à l’autonomie, à la liberté… avec des garde-fous.

 

PROTÉGER SA VIE PRIVÉE

 

Stéphane GOBILLON, Délégué à la protection des données – ONE
En quoi l’éducation numérique peut-elle aider les adolescents à mieux naviguer sur internet?

 

Stéphane GOBILLON, Délégué à la protection des données – ONE
Quels sont les avantages d’un comportement responsable en ligne pour les adolescents?

 

 

 

Un comportement responsable en ligne

On pourrait croire qu’être prudent sur internet, c’est se priver de plaisir ou du moins le limiter. C’est tout le contraire! Un comportement responsable en ligne permet aux ados d’éviter les mauvaises surprises (arnaques, vols de compte, publications embarrassantes…) et de préserver leur e-réputation car ce qu’ils postent aujourd’hui peut être vu par des écoles, des universités ou de futurs employeurs. En réfléchissant avant de publier quoi que ce soit, ils contrôlent l’image d’eux-mêmes qu’ils diffusent sur internet. Mais ils doivent aussi apprendre à respecter les autres utilisateurs en évitant par exemple de partager des contenus moqueurs ou offensants qui pourraient blesser quelqu’un. En adoptant une attitude respectueuse, ils contribuent à créer un environnement numérique plus sain et bienveillant pour tous, et ainsi à réduire les risques de conflits et cyberharcèlement. Cela permet aussi d’avoir une meilleure estime de soi – quand on maîtrise son image et ses interactions, on se sent plus fort – et de créer des liens de qualité car un ado bienveillant, respectueux et responsable en ligne attire le même type de relations.

 

 

 

Majorité numérique

En Belgique, la majorité numérique est fixée à 13 ans selon le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Cela signifie qu’avant cet âge, le consentement parental est obligatoire pour toute inscription ou utilisation de services numériques. À partir de 13 ans, un adolescent peut accepter que des services numériques comme les réseaux sociaux utilisent ses données personnelles sans l’accord de ses parents. Il est donc essentiel que ceux-ci accompagnent leurs enfants dans l’apprentissage du numérique en vérifiant régulièrement leurs paramètres de confidentialité avec eux et en discutant des risques liés aux activités en ligne. Dialoguer ouvertement évitera que l’enfant ne reste isolé face à un problème (cyberharcèlement, sextorsion).

 

 

 

 

PAS SEULS
Il est important que es parents accompagnent leurs enfants dans l’apprentissage du numérique en vérifiant régulièrement leurs paramètres de confidentialité avec eux et en discutant des risques liés aux activités en ligne.
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Documentation sur le sujet