UN PROF PARTICULIER

L’IA à l’école

ChatGPT, Midjourney, Gemini, Copilot… Ces noms font désormais partie du quotidien des jeunes connectés. À l’école, l’intelligence artificielle (IA) générative est devenue leur nouvel allié: elle corrige, rédige, traduit, résume… Un exposé à faire? Elle structure les idées. Un devoir de français? Elle propose des pistes. Une équation trop complexe? Elle explique chaque étape. C’est comme un prof particulier disponible 24 h/24.Mais derrière cette aide précieuse, il y a la tentation de demander à l’IA de faire le travail entièrement. Or, copier-coller un texte généré sans l’avoir compris ne permet aucun apprentissage. Pire: cela peut entraîner des sanctions pour tricherie.

 

 

 

IA mode d’emploi

Pas besoin d’être ingénieur pour tirer profit de l’IA à l’école. Mais pour l’utiliser… intelligemment, il y a quelques bonnes pratiques faciles à apprendre et à adopter. Tout d’abord, il faut poser des questions précises: l’IA donne des résultats d’autant plus pertinents que la demande est claire. Ensuite, il est essentiel de comparer les réponses: l’IA n’a pas toujours raison, il lui arrive de se tromper. Il faut donc toujours vérifier les sources et croiser les informations. Et puis, surtout, utiliser l’IA pour s’aider, pas pour tricher. Demander à l’IA une explication ou un complément d’information, c’est utile. Lui faire faire le devoir à sa place ne l’est pas, ça peut même être dangereux (risque de plagiat…) Enfin, il ne faut pas oublier de reformuler les informations reçues avec ses propres mots.

 

 

Réel ou virtuel?

Pour les ados d’aujourd’hui, nés avec Internet, la frontière entre réel et virtuel est parfois très floue. Surtout quand l’IA produit des textes réalistes, des images convaincantes, voire des vidéos truquées. Comment alors les aider à garder les pieds sur terre? En commençant par développer leur esprit critique dès le plus jeune âge. Apprendre à se poser les bonnes questions: qui a créé ce contenu?, pourquoi?, est-ce crédible? Vérifier les sources, utiliser des outils de détection de fake news, en discuter en classe ou en famille, sont autant de pistes. Se rendre compte que ce que l’on voit en ligne peut être complètement faux est un apprentissage fondamental aujourd’hui.

 

 

Aude LAVRY, Chargée de communication – Conseil supérieur de l’éducation aux médias
Que faut-il expliquer à un jeune qui entre en interaction avec une IA?
Aline DURIEU, Anthropologue – Cytizen Parentalité numérique
Comment expliquer à un enfant la différence entre la réalité et le virtuel?
AMIE OU ENNEMIE?
Copier-coller un texte généré sans l’avoir compris ne permet aucun apprentissage. Pire: cela peut entraîner des sanctions pour tricherie.

 

S'AIDER PAS TRICHER
Aline DURIEU, Anthropologue – Cytizen Parentalité numérique
Quels sont les ingrédients nécessaires pour qu’un parent soit en mesure d’accompagner son enfant dans le domaine de l’IA?

Aude LAVRY, Chargée de communication – Conseil supérieur de l’éducation aux médias
Au-delà des risques liés au manque d’esprit critique, n’y a-t-il pas d’autres risques (arnaques, manipulations…)?

 

 

 

Suivis à la trace?

Derrière les écrans, l’IA collecte des données. Beaucoup de données. Quand un ado utilise un chatbot, télécharge une appli ou clique sur un site, il partage souvent – sans le savoir – son âge, sa localisation, ses centres d’intérêt… Et ces informations peuvent être stockées, revendues ou utilisées à des fins commerciales. Il risque aussi de voir ses données circuler. Heureusement, des règles simples permettent de se protéger et la toute première est de ne jamais partager d’informations personnelles. Nom, adresse, numéro de téléphone, identifiants, numéro de carte de crédit… doivent rester confidentiels. Moins il y a d’informations, moins il y a de risques de violation de la vie privée. Ensuite, il faut passer en revue les paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux, les applications, les services en ligne et les ajuster pour contrôler ce qui est partagé. Utile aussi: désactiver les options de géolocalisation sur les appareils et applications si elles ne sont pas nécessaires. Et puis, en parler, à l’école, en famille, en groupe… Faire de la protection des données un sujet de discussion, pas un tabou.

 

 

 

Utilisateurs éclairés

L’intelligence artificielle n’est pas l’ennemi des jeunes. Elle peut les aider à apprendre mieux, à gagner en autonomie, à explorer leur créativité. Mais ce n’est pas non plus une baguette magique. Pour en faire un véritable outil éducatif, il faut les accompagner, les former, les écouter. Certains profs intègrent déjà l’IA dans leurs méthodes. Travailler ensemble permet de créer un cadre clair et sain. Car c’est en devenant des utilisateurs éclairés que les ados pourront faire de l’IA un atout… et non un piège.

 

 

 

 

UNE GÉNÉRATION AUGMENTÉE
En devenant des utilisateurs éclairés, les jeunes pourront faire de l’IA un atout… et non un piège.
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Documentation sur le sujet