Tous dehors !


On sort

Que ce soit en milieu d’accueil ou en famille, il est important pour les enfants de pouvoir sortir. Dans le jardin, la cour, au parc, en forêt… ils ont plus d’espace et de liberté pour courir, sauter, jouer ce qui leur permet d’évacuer l’énergie qu’ils ont accumulée et, souvent, retenue jusque là. Dehors, ils découvrent aussi d’autres choses que celles qu’ils ont l’habitude de côtoyer à l’intérieur et peuvent se livrer à d’autres activités. Enfin, cela favorise des relations parfois différentes entre enfants mais aussi entre adultes et enfants.

 

Attention : danger ?

Jouer à l’extérieur comporte certains risques… Jouer à l’intérieur aussi, d’ailleurs. Le choix sera déterminé par la balance entre les risques acceptables pour l’enfant (voir ci-dessous) et les bénéfices qu’il tirera de ces nouvelles expériences. Les accueillants ne pourront en effet exercer leur rôle éducatif que dans un cadre bien déterminé avec des règles et des limites. C’est ce cadre qui permet le bon déroulement des activités et fait en sorte que chacun, enfant comme professionnel, se sente bien. Pour les jeunes enfants, il faut peu de règles, facilement compréhensibles et surtout cohérentes. Ils vont mettre du temps à se les approprier. C’est pourquoi, d’emblée, on ne leur permettra pas d’explorer l’espace extérieur sans accompagnement.

 

Plus épanouis

Les activités à l’extérieur permettent à l’enfant de s’épanouir… à certaines conditions. La première, c’est la liberté. Il ne veut pas sortir ? C’est son droit. Respectez son choix. Si vous l’y forcez, il n’en tirera aucun bénéfice et aura encore moins envie de sortir par après. Il demande pour sortir ? Veillez à établir une relation de confiance entre lui et vous afin qu’il se sente en sécurité, et expliquez-lui les règles. Ensuite, choisissez un lieu qui permette de nombreuses expérimentations (c’est le cas en pleine nature, quelle que soit la saison). En été, il doit également y avoir suffisamment de zones ombragées pour lui permettre de jouer un certain temps sans risque d’insolation.

 

 

Xavier Goossens, Conseiller pédagogique
Y a-t-il des risques quand un enfant joue dehors et comment les limiter?
Xavier Goossens, Conseiller pédagogique
En quoi l’espace extérieur favorise-t-il l’épanouissement de l’enfant?

 

Xavier Goossens, Conseiller pédagogique
Peut-on sortir par tous les temps?

 

Les enfants ont besoin d’évacuer l’énergie qu’ils accumulent pendant la journée. Dans le jardin, la cour, au parc, en forêt... ils ont plus d’espace et de liberté pour courir, sauter, jouer, se défouler.

 

Un bon bol d'air

Sale temps…

Il n’y a pas vraiment de mauvais temps pour mettre le nez dehors… pour autant que l’on ait les vêtements et les chaussures appropriés. Il pleut? C’est l’occasion d’écouter le bruit des gouttes sur les feuilles, de respirer l’odeur du sous-bois humide… Sans compter les flaques d’eau dans lesquelles on aime patauger chaussé de bottes en caoutchouc. Il fait froid? Quoi de plus agréable que de sentir l’air frais sur son visage et de fabriquer un bonhomme de neige? Explorer la nature aux quatre saisons, ça met tous les sens en éveil.

 

De l’air !

Pas de doute, dans la nature, la qualité de l’air est meilleure qu’à l’intérieur. Néanmoins, avant de se décider à sortir avec des enfants, il faut tenir compte des températures et de leur âge. Jusqu’à 2 ans, ils sont en effet très sensibles au froid.
En dessous de 0 °C, on conseille dès lors de garder ceux qui ne marchent pas encore à l’intérieur en aérant régulièrement.
Au-dessus de 0 °C, s’ils sortent, il faut bien les couvrir en superposant plusieurs couches de vêtements amples : cela permet à l’air de circuler entre les couches et de servir d’isolant. Pareil pour les chaussettes et les chaussures qui ne doivent pas être trop serrées. Enfin, il ne faut surtout pas oublier le bonnet (une grande partie de la chaleur du corps s’échappe par la tête), les moufles et la crème hydratante sur le visage.

 

L’accueil à l’extérieur

Investir l’espace extérieur par tous les temps doit faire partie du projet de chaque milieu d’accueil. Encore faut-il bien l’expliquer aux parents, parfois réticents de savoir que leur enfant joue dehors quand les températures chutent. Il est donc important de communiquer clairement avec eux, de les investir dans ce projet et d’échanger avec eux autour des bons moments passés à l’extérieur, comme à l’intérieur, avec leur enfant.

 

 

 

 

 Emmanuelle Seynhaeve, Directrice de la crèche Les petites étoiles
Comment se déroulent les activités à l’extérieur de la crèche?

 

 

 

Chic, il pleut!
Il pleut? Il fait froid? Ce n'est pas une raison pour rester enfermé. Explorer la nature aux quatre saisons, cela met tous les sens en éveil!
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Xavier Goossens

Le risque est inhérent à toute activité et prendre la mesure du risque pourrait être perçu par certains comme contradictoire avec la volonté de soutenir l’initiative des enfants. Bien sûr, jouer est un processus d’apprentissage avec des hauts et des bas. Les enfants ont 'droit à des bleus' sans devoir courir de risques démesurés. Il s’agit de reconnaître aux enfants le droit à l’essai, à l’apprentissage autonome, à l’erreur.

En suivant la réglementation, on atteint un certain niveau de sécurité. Y satisfaire signifie éviter divers accidents potentiels. Mais nous n’éviterons pas tous les accidents. Les accidents sont inhérents au jeu, même plus, ils en font partie intégrante.

Le jeu est de première importance, car c’est la manière pour l’enfant d’appréhender le monde. En d’autres mots, les enfants jouent car c’est leur nature. Au travers du jeu, ils ont prise sur le monde. Pour les enfants, jouer c’est explorer, parcourir, essayer, donner forme, se faire de l'expérience. Jouer c’est grandir et prendre conscience. La société a le devoir d’offrir des possibilités de jeu aux enfants.

Jouer, c'est prendre des risques. Jouer s’accompagne, par définition, de chutes et de redressement et cela peut être douloureux. Les enfants apprennent à appréhender les risques en expérimentant et en découvrant. Quand les enfants jouent, ils courent des risques. Plus encore, ils recherchent le risque. C’est la nature, la valeur même du jeu: les enfants essayent toujours de dépasser leurs limites.

Une aire de jeux est par excellence le lieu où ces risques, ces expériences et ces découvertes ont leur place. En regardant les aires de jeux sous le seul angle de la sécurité, on passe à côté du principal.

L’erreur serait d’essayer de créer un petit monde idéal où les enfants pourraient évoluer sans crainte et sans douleur. Au contraire, il est utile, voire bon, que les enfants se fassent mal sur une aire de jeux car c’est une valeur en soi.

En conséquence, ce n'est pas le but de la législation d’empêcher les enfants de se faire mal. Les expériences douloureuses font partie du jeu. Dans un espace de jeu de qualité, on doit avoir cette 'chance'. C’est ce que nous pouvons considérer comme 'risque acceptable'. Une aire de jeux ne sera en conséquence pas 'sans risques' mais bien, au contraire, pleine de risques acceptables.

 

Documentation sur le sujet