PAS DE POT?

Le bon moment

Dr Waroquier, pédiatre: «Les parents demandent souvent aux pédiatres quel est le meilleur moment et la meilleure méthode pour l’apprentissage de la propreté. À l’instar de nombreuses questions de comportement, il n’existe pas de réponse unique à cette question. Ainsi lorsqu’un enfant éprouve des difficultés à devenir propre, il faut évaluer son développement global : au moment d’évaluer la réceptivité de l’enfant à devenir propre, le médecin doit tenir compte de ses capacités motrices, langagières et sociales, de même que du comportement et de la relation qu’il a avec ses parents.»

 

 

 

 

 

Pour bien comprendre

Dr Waroquier, pédiatre: «Durant sa première année, le bébé ne contrôle pas l’émission des selles et des urines. La vidange de la vessie et des intestins est automatique (c’est un réflexe): lorsque la vessie ou le rectum sont remplis, ils se contractent pour évacuer leur contenu.

Durant la deuxième et troisième année de vie, cette activité automatique va être soumise au contrôle du cerveau ce qui va permettre la retenue ou l’émission volontaire des urines et des selles. La plupart des enfants des pays occidentaux contrôlent leur vessie et leurs intestins entre 24 et 48 mois. Les filles ont tendance à y parvenir un peu plus tôt que les garçons. La période moyenne entre l’initiation de l’apprentissage de la propreté et la propreté réelle oscille entre 3 mois et 6 mois. Lors de cette phase d’acquisition, il est important que l’émission des selles ne crée pas de douleurs (constipation, selles dures et volumineuses). L’enfant peut alors avoir tendance à se retenir pour éviter la douleur ce qui rendra encore plus difficile l’évacuation.

L’acquisition de la propreté s’intègre dans le développement moteur de l’enfant : s’assoir, se tenir debout, marcher. Pour se dérouler de façon harmonieuse, ces étapes nécessitent la combinaison de la maturité du système nerveux de l’enfant et d’un entourage sécurisant et gratifiant autour de lui.»

 

Quand consulter?

Dr Waroquier, pédiatre: «De façon arbitraire, on considère que l’enfant doit avoir acquis la propreté en journée pour son quatrième anniversaire. Il peut exister un décalage entre la propreté pour les selles et les urines. Cela ne signifie pas que des fuites occasionnelles ne peuvent survenir de temps en temps ou par période (lorsque l’enfant est malade, fatigué, vit une modification de son environnement).

Les fuites urinaires nocturnes persistent plus tard: 1 enfant sur 10 fait encore régulièrement pipi au lit vers 7 ans. Il est conseillé de consulter si l’enfant (ou sa famille) vit mal cette situation. Consultation ne signifie pas traitement, il suffit parfois simplement de rassurer l’enfant et les parents sur leurs capacités.

Bref, demandez conseil à votre médecin si votre enfant n’utilise pas encore les toilettes à son 4e anniversaire, les a utilisées pendant assez longtemps (au moins six mois), mais semble régresser, retient ses selles, a mal quand il va sur le petit pot ou a du sang dans les selles, si ses fuites urinaires retentissent sur sa vie sociale.»

 

Comme un grand

Aux alentours de 2 ans, l’enfant devient de plus en plus autonome et acquiert toutes sortes de compétences: il veut manger et s’habiller seul, refuse qu’on l’aide à enfiler ses chaussures, grimpe les escaliers, s’accroupit… Peu à peu, il montre qu’il grandit à la fois dans son corps et dans sa tête. Il devient aussi capable de gérer ses sphincters, son lange reste sec plus longtemps et, un jour, il aura envie de faire comme vous et d’aller aux toilettes.

 

Comment l’aider?

Dans cette nouvelle aventure comme dans beaucoup d’autres, votre enfant est l’acteur principal. Suivez son évolution et encouragez-le. Vous pouvez aussi l’accompagner en mettant le petit pot à sa disposition, en lui lisant des histoires sur le sujet, en le félicitant à chaque étape, tout en respectant son propre rythme. Pas question de le récompenser et encore moins de lui mettre la pression. Si ce processus est hypervalorisé ou devient un conditionnement, votre enfant ne pourra pas vivre le plaisir de la maîtrise de son corps mais agira pour vous faire plaisir à vous.

 

Bien assis

Sur le pot, l’enfant doit se trouver dans une position adéquate pour permettre une bonne évacuation. Il doit être assis et détendu avec le bas du dos en cyphose lombaire (la courbe du dos vers l’arrière). Ses pieds doivent être sur un support stable et ses coudes posés sur les genoux qui seront eux-mêmes écartés au minimum à la hauteur des hanches et au mieux un peu plus haut. Pour les plus petits, un réducteur est indispensable sur le grand pot.Mais la position accroupie reste une position idéale: pour les plus petits, le petit pot est donc très bien!

 

 

 

Lucia-Regina PEREIRA, Conseillère pédagogique ONE
A partir de quel âge un enfant est-il prêt pour aller sur le pot?
Aurélie RAULT, Référente Education Santé ONE
Comment réagir en cas d’accident?

 

 

 

 

 

Ayse DEMIR, Puéricultrice
Quel est le rôle du milieu d’accueil?

 

TOUT SEUL!
Aux alentours de 2 ans, l’enfant devient de plus en plus autonome: il veut manger et s’habiller seul, grimpe les escaliers, s’accroupit… Il montre qu’il grandit à la fois dans son corps et dans sa tête. Il devient aussi capable de gérer ses sphincters, son lange reste sec plus longtemps et, un jour, il aura envie d’aller aux toilettes.

 

GRAND DANS SA TÊTE

Le pot, à quel âge?

Lucia-Regina PEREIRA, Conseillère pédagogique ONE: « Quand on parle de la propreté, on parle de l’acquisition du contrôle sphinctérien et des conduites sociales associées, d’une maturation physique et d’une évolution psychique chez l’enfant. C’est vers 30 mois que la terminaison de la moelle épinière est vraiment achevée et que les sensations fines des plantes de pied et du périnée sont perceptibles au cerveau de l’enfant et donc, à sa conscience.

Il va développer la capacité à retenir et évacuer volontairement. Cette prise de conscience, cette maîtrise progressive passe par un période où il va expérimenter, s’exercer par lui-même, découvrir… Tout ça se passe dans la tête et dans le corps de l’enfant et pas dans la tête des adultes qui l’entourent.

Uriner et déféquer sont des besoins dont la satisfaction est vitale comme boire, manger, dormir… il s’agit d’une fonction naturelle et qui se satisfait de façon naturelle mais qui nécessite une maturité physiologique. Comme pour marcher, l’enfant a besoin d’une maturité neurologique pour le faire.

En parallèle, décalé ou pas, l’enfant va progressivement imiter les adultes, «faire comme les grands» : Il va décider de quitter ses langes. Il va s’intéresser et adopter des conduites sociales: faire pipi dans le pot, le WC, demander à aller sur le pot… Cette démarche n’est pas naturelle, elle est sociale, on l’apprend par l’imitation et par le désir de faire comme le grand, de conquérir son autonomie. »

 

Comment l’accompagner ?

Lucia-Regina PEREIRA, Conseillère pédagogique ONE: « C’est une étape qui a un retentissement affectif important: l’enfant a besoin de se sentir respecté dans son rythme. Il a besoin de sentir qu’on lui fait confiance. C’est l’accompagnement chaleureux et respectueux de l’enfant qui va lui permettre de quitter ses langes et d’y être fier de lui. Souvent il va quitter ses langes pendant la journée, ensuite pendant la sieste pour après, pouvoir passer la nuit sans faire pipi. Ce sont des indications car le rythme et l’ordre des choses peuvent être différentes d’un enfant à l’autre.

Il va nous montrer qu’il est en train de faire de nouvelles découvertes, de mieux connaître son corps et d’avoir envie de grandir: son lange reste sec plus long temps, il essaie de s’habiller seul, il monte les escaliers debout, il s’accroupit, il s’intéresse au pot ou au WC, vous suit à la toilette, imite les adultes…

On peut l’accompagne avec des mots, des questions: Est-ce que tu veux garder ton lange pour dormir? »

 

Et la pression des écoles?

Lucia-Regina PEREIRA, Conseillère pédagogique ONE: « La pression sur les parents est un fait. Ils peuvent être submergés par toutes sortes d’informations, des «conseils» pas toujours pertinents, des comparaisons entre les parents et surtout la pression de l’école! Souvent, les parents sont renvoyés à leur culpabilité de ne pas être de bons parents…  Rassurez-vous, le problème n’est ni chez votre enfant, ni chez vous.

Dans le positionnement des écoles qui refusent les enfants qui gardent leurs langes, c’est à l’enseignement de repenser et d’aménager les écoles de manière à pouvoir accueillir et accompagner les enfants de manière adéquate. »

 

Quelles conséquences pour l’enfant?

Lucia-Regina PEREIRA, Conseillère pédagogique ONE: « La confusion est installée lorsque l’enfant n’est plus maître de son corps : il ne s’agit plus de découvrir son corps, de satisfaire à un besoin naturel, de prendre conscience du contrôle volontaire mais de «faire plaisir à la personne aimée dont l’enfant a besoin». La fonction biologique devient fonction affective! La croyance de la force de l’entraînement va à l’encontre du respect de l’enfant sujet, avec ses désirs et le droit de vivre pleinement sa vie d’enfant. La violence faite au corps de l’enfant laisse des traces importantes, souvent sources d’inhibitions vis-à-vis de la prise de conscience de son corps, de ses capacités et qui peuvent avoir une influence néfaste sur son adresse physique, manuelle, sa manière de s’exprimer, le développement de son intelligence mais également ses rapports sociaux. »

 

Les « accidents » sont-ils fréquents ?

Lucia-Regina PEREIRA, Conseillère pédagogique ONE: « Comme l’enfant ne possède pas encore la maîtrise du langage, des perturbations peuvent avoir lieu. L’enfant parle encore avec son corps, il peut l’utiliser pour exprimer un malaise, une demande… Parfois, des moments difficiles au sein de la famille, la naissance d’un petit frère ou une petite sœur peuvent provoquer des petits accidents. Se fâcher n’aidera pas du tout l’enfant ! En promenade, chez des amis… c’est important de lui montrer où se trouve le WC par exemple et en voyage prévoir le petit pot. »

 

 

 

 

 

 

Isabelle CADO, Référente Education Santé ONE
Mon enfant va rentrer à l’école, comment cela va-t-il se passer?

 

 

A SON RYTHME
Dans cette nouvelle aventure comme dans beaucoup d’autres, votre enfant est l’acteur principal. Suivez son évolution et encouragez-le. Mettez le petit pot à sa disposition, lisez-lui des histoires sur le sujet, félicitez-le à chaque étape, tout en respectant son propre rythme.
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Documentation sur le sujet